L'ARTISAN CHAOSMIQUE

L'ARTISAN CHAOSMIQUE

Dits, spoken words, cantonades, jazz poems, talking blues, poésie sonore, fictions verbales, romans parlés...

ENZO CORMANN

Depuis une trentaine d'années, je propose sur les scènes théâtrales et musicales des performances jazzpoétiques, seul ou en compagnie de musiciens. J'ai également beaucoup écrit et enregistré pour la radio (France Culture). Dans ce podcast je souhaite faire la part belle aux mots et à la voix.

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MANIFESTATION SILENCIEUSE

jazz poem - ENREGISTREMENT PUBLIC (Lyon 14/11/2024)
phrasé par **Enzo Cormann* (partition verbale & voix)
pulsé par Paul Brousseau (musique & claviers)*

*« Le chant par lequel la créature a pu exprimer sa plainte et qui, loin de se fracasser sur la voûte, revient en écho à celui qui l'élevait, ce chant vibre de l'espoir que la créature n'est pas perdue si elle a su chanter. » 
Théodore W. Adorno

L’art est impuissant à combattre la mise au pas du monde sensible par les lois du capital. L’artiste peut bien sûr être tenté de se rassurer en décidant que, si l’art n’est pas en capacité de changer le monde il peut tout de même « agir sur les groupes en agissant sur les représentations et en particulier sur celles qui font agir les groupes... »2 Encore faudrait-il pouvoir simultanément se convaincre que lesdits « groupes » (« le peuple qui manque » disait Paul Klee...) entretiennent ou ont le désir d’entretenir un quelconque rapport avec l’art — et en particulier avec un art qui, refusant de distraire le monde de ses misères, aspire explicitement à une société dans laquelle l’invention du commun primerait celle des accapareurs. En voulant le sauver à tout prix de la superfluité qui le hante, nous créditons l’art de pouvoirs chimériques et, ce faisant, nous ne contribuons qu’à le surendetter.

Le locuteur mental de la Manifestation silencieuse, musicien septuagénaire, en vient à penser qu’il conviendrait d’inverser les termes de l’équation : ne plus se demander ce que l’art peut apporter aux personnes — ou aux groupes, ou au peuple — qui lui demeurent étrangères, mais s’interroger sur ce dont ces mêmes personnes, ces mêmes groupes, ce même peuple « absent », sont susceptibles d’instruire les pratiques artistiques ; renoncer à chercher ce qu’il faudrait que l’art dénonce, pour se mettre en quête de ce qu’il aurait spécifiquement la possibilité d’énoncer ; cesser de croire aux missions prophétique, didactique, civilisatrice et thérapeutique de l’art, pour l’envisager comme pratique d’invention d’expériences sensibles, singulières, inédites et partageables. Passer par les villages, les corps, les travaux et les jours, les langages, les ritournelles, les histoires, les prières et les rages, les rires, les rêves, les luttes…

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Publié le par ENZO CORMANN & PAUL BROUSSEAU
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VITE !

VITE !

« Dit » composé en 2021.

« Vite !, disait seulement celui des slogans écrits sur les murs
qui fut peut-être le plus beau. »
GUY DEBORD, Le Commencement d'une époque.

« D'un côté, comme un caillou catatonique, corps aveugle et durci qui se pénètre de mort dès qu'il ôte ses lunettes ;
d'un autre côté, brillant de mille feux, fourmillant de vies multiples dès qu'il re-garde, agit, rit, pense, attaque.
Aussi s'appelle-t-il Pierre et Félix : puissances schizophréniques. »
GILLES DELEUZE, Trois Problèmes de groupe.

Si les travaux philosophiques et les essais de l'auteur de La Révolution moléculaire et de Chaosmose — en particulier ceux écrits avec Gilles Deleuze — figurent en très bonne place dans les rayons de la bibliothèque philosophique du XXè siècle, le « schizothéâtre » de Félix Guattari, nourri d’une écriture résolument potache et espiègle — philosophique en diable —, dont témoignent une demi-douzaine de pièces composées à la fin des années 80, est en revanche demeuré confidentiel.

Notre amitié intellectuelle et militante, née au théâtre en 1984 autour des récits de rêves de Franz Kafka , n’a malheureusement connu qu’une seule occurence artistique et scénique, avec la lecture-performance de sa pièce Socrate (Théâtre Ouvert, Paris, 1988) — son décès inattendu ayant coupé court à nos projets d’écriture dramatique duelle.

Félix Guattari est décédé le 29 août 1992, à l’âge de 62 ans. Notre fiction se situe un an plus tôt, une nuit de septembre 1991 :

*Invité par une compagnie théâtrale qui prépare un spectacle à partir de ses textes dramatiques, le philosophe Pierre Félix s'endort dans une loge et se réveille au milieu de la nuit, prisonnier du théâtre…
*
Musique : Olivier Sens et Guillaume Orti - Album Reverse

Enzo Cormann

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FILMS NOIRS

Jazz poem de Jean-Marc Padovani et Philippe Léogé (musiques) & Enzo Cormann (textes)
Créé en 2010, enregistré en 2011, parEnzo Cormann (voix), Maxime Delporte (contrebasse), Philippe Léogé (piano), Jean-Marc Padovani (saxophones) & Pierre Pollet (batterie).
CD label La Grande Ritournelle - disponible sur cormann.net/artisan chaosmique/magasin

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EXIT

L'échappée belle d'un homme du commun. Projet d'une vie en mouvement perpétuel, au bonheur — comme au péril — de l'instant.
Avec : Olivier Sens (contrebasse, électroniques), Jean-Marc Padovani (saxophones), EC (mots), Gilles Olivesi (mix)
Premières représentations : 2008